Chapitre cinq.
A son réveil, Louhane fut agréable surprit par la douceur et la lueur des lieux. Ce n’était plus une froide et blanche forêt qui s’étalait en face d’elle, mais une chambre dans les tons mauves, avec quelques nuances de verts, rappelant certaines plantes que l’on pouvait encore trouvé dans certaines forêts où la végétation était souveraine et où les Hommes ne pouvaient s’y engouffrer. Elle était recouverte d’un drap en lin bordé et cousu avec attention. Les elfes et les fées ont toujours été d’excellents tisserands, et pratiquaient les arts comme personnes : musiques, chants, danses, … Rien ne leur paraissait trop ardu pour le corps sveltes, élancés, et souples à merveille.
Tandis que les maigres rayons du soleil pénétraient dans la chambre et la réchauffait petit à petit, la jeune femme vit son Vampire préféré allongé près d’elle, fixant un point imaginaire au plafond, perdu dans ses pensés. Il avait retiré sa veste pourpre. Et pourtant, les rayons du soleil le frappait de plein fouet, mais il ne bronchait pas. Louhane craignit pour sa santé, mais fut interrompu par un soupire d'ennui.
« Pas la peine de me protéger, je sais ce que je fais … » Prononça le vampire fatigué de sa journée.
« Mais … Je … Enfin … Le soleil … » Bafouilla-t-elle avec une certaine appréhension.
Le vampire se leva et lui annonça :
« Je ne crains pas le soleil ici. Dans ces lieux magiques, les vampires sont protégés par la magie elfique. Ce n’est donc pas aujourd’hui que tu me verras fondre au soleil. » Dit-il avec une pointe d’amusement.
« Arrête de dire cela ! » Dit-elle, vexée. « Tu sais très bien que je ne te veux aucun mal !! »
Le vampire se tourna vers elle, l’embrassa sur le front, puis se dirigea vers la porte et frappa trois coups.
« Je le sais. »
Ces mots résonnèrent dans la tête de la princesse : un tel élan de gentillesse de la part de l’être démoniaque n’était que très rare, si ce n’est exceptionnel. Elle ne savait quoi répondre. Elle tenta d’ouvrir la bouche, mais un garde ouvrit la porte. Les deux hommes acquiescèrent sans se dire un mot, puis trois autres gardes entrèrent. Vladimir invita son amie à se joindre à eux. Elle devina assez rapidement que ces gardes n’étaient pas là simplement pour les mener au roi, mais bien pour le protéger également. Ils voyagèrent ainsi à travers de long et luxueux couloirs creusé à même le bois. Louhane était totalement absorbé par ce spectacle déroutant : elle ne pouvait concevoir la simple idée que des êtres magiques avaient réussi à dompter à ce point la nature ! Vivre dans des habitations dans des arbres était déjà intrigant, mais avoir construit des habitations telles que ce lieu de la taille d’un immense château fortifié dans un arbre ! Elle se promit de demander des explications sur cette architecture sylvestre. Vladimir, quant à lui, connaissait déjà les lieux. Il avait même déjà eu l’occasion de pouvoir parler avec le roi de l’époque quand il était enfant. Mais cette fois-ci, il parait que le nouveau souverain est différent de ce qu’il avait connu jusqu’à présent. Personne n’avait souhaité lui en dire plus, à priori, le mieux restait qu’il le voit par lui-même. Le paysage, bien qu’il le trouve magnifique, ne l’intéressait guère : il se devait de faire intervenir l’armée sylvestre le plus rapidement possible. Il préparait un discours dans sa tête quand ils arrièrent au devant d’immenses portes bien gardées. Deux géants armés de massues et de hachoirs à viandes bloquaient l’entrée. Les elfes s’entretenaient avec eux un instant, puis se consultèrent dans leur propre langue. Le langage qu’ils employaient était bien différent de celui des humains ou bien même de celui des elfes. Le Vampire lui expliqua rapidement que le royaume magique était composé de très nombreuses créatures de toutes espèces et qu’elles possédaient chacune ses propres traditions, sa propre langue, … Tous vivaient plus ou moins dans de bonnes conditions d’ententes, malgré parfois quelques disputent entre clans. Les géants finirent par ouvrirent la porte : elle était tellement lourde qu’ils devaient être les seules êtres à ne pas avoir besoin d’utiliser la magie pour les ouvrir.
Après avoir pénétrer la salle du trône, les géants refermèrent la porte, laissant l’escorte et les deux invités en présence du « Seigneur sylvain ». La salle était inondée de lumière qui bénissait toutes les plantes s’y trouvant. Elles étaient libres. On y trouvait des plantes d’une beauté qui allaient de pair avec leur rareté. Louhane reconnaissait même quelques plantes qui avaient disparu dans les contrées humaines, et qu’elle imaginait ne plus jamais revoir. Une vaste étendue d’eau claire se trouvait en plein milieu de la gigantesque salle. Le plafond était à ciel ouvert, mais un violent coup de vent s’engouffra dans la pièce, rafraîchissant ou gelant sur place tout ce qui s’y trouvait. Une personne était assise sur un trône en bois précieux et massifs. D’un simple geste de la main, des feuillages denses ferma le dôme, ne laissant que les rayons du soleil pénétrer la salle à travers les fenêtres de la salle. La jeune humaine était émerveillée de rencontrer enfin la personnalité la plus importante, et la plus puissante pour certains, du monde des rêves. Tous s'inclinèrent, même Vladimir qui pourtant avait la fâcheuse habitude de ne jamais respecter les coutumes et les traditions humaines et se fichait éperdument des protocoles humains. Ses cheveux étaient ébouriffés, de couleur vert, et retombaient sur deux yeux noisettes. Elle avait un nez fin, tout comme ses lèvres. Elle avait le teint mat, et portaient une longue robe emplie de fleurs. Elle ne portait aucun bijou, si ce n'est une bague où était incrustée une émeraude reflétant de mille et une façon tout ce qui se trouvait dans la pièce. Elle avait beau avoir cet air négligé, l'impératrice était capable de faire chavirer le coeur de n'importe quel homme. L'absence de couronne, même simple, étonna Louhane qui préféra se taire, laissant planer un silence de sérénité, à peine perturbé par le chant de quelques oiseaux, et le son d'une douce brise sifflant à travers les feuillages. La reine se leva et demanda à ses invités, d'une voix douce et posée, de se relever et ordonna à ses gardes de partir, sachant très exactement ce qu'elle devait faire. Tous s'exécutèrent, les soldats plus réticent, se méfiant des nouveaux venus, et plus particulièrement de l'humaine. Quand ils furent tous parti, la reine divine s'approcha de Vladimir, puis détailla l'humaine qui l'accompagnait.
« Hey bien dit moi, tu as beaucoup changer depuis tout ce temps mon cher ! Et moi qui croyait ne jamais plus te revoir aux côtés d'humains.
-Disons que j'y étais contraint ... Puis tout à changer ... C'est une longue histoire ... » Dit Vladimir en détournant le regard.
« Je me souviens encore de toi tout petit, tu ne t'approchais jamais de personne et ... » Elle venait de s'apercevoir de la gène de Vladimir à ce sujet. Après un court silence, la reine reprit :
« Alors Vladimir, que me vaut l'honneur de cette visite ? Et qui est ton amie ?
-Ma reine, je vous présente Louhane, Princesse du royaume des humains. Elle a grandement besoin de vous. »
La reine fronça les sourcils. Un humain qui demandait de l'aide aux peuples magiques ... Ça sentait le piège.
« Je peux vous assurer majesté que jamais nous ne ... !! » Louhane rompit le silence devenu trop pesant pour elle, mais elle venait de remarquer qu'elle venait de lire dans les pensées de la reine : un péché qui lui serait sans doute fatale ! Pourtant, la reine n'en fit rien. Elle s'était immobilisée, mais plus de surprise que de crainte.
« Alors, on dirait bien que les humains ont obtenu ce qu'ils voulaient : la Magie.
-Majesté, n'ayez crainte, Louhane est la seule de son espèce, avec peut-être quelques exceptions, à détenir des pouvoirs. Sa majesté, la reine des humains, était une magicienne.
-Était ?
-Malheureusement oui, j'en ai bien peur. Mais bien qu'elle soit décédée de mort naturelle, un mal plus dangereux encore va s'abattre sur toute la contrée des humains, ainsi que sur nous si nous n'intervenons pas très rapidement.
-Poursuivez.
-Hey bien, tout ceci à commencé ... » La reine l'interrompit. Elle était désireuse d'entendre le récit de la bouche de l'humaine au sang-mêlée.
« Voilà ... Il y a quelques temps, un mal venu de nul part nous assaillit. Il s'agit d'êtres du Chaos. On ignore tout d'eux, mais à priori, et pour rester en vie, des humains ont conclu un pacte avec ces êtres diaboliques, et ont conquis tout le royaume des humains, menaçant ainsi de mort certaine toute la population. Ils nous ont poursuivi jusqu'à l'extérieur de vos terres, dans les montagnes enneigées.
-J'ai, en effet, entendu parler de ces êtres humains maléfiques. A priori, ils ont tenté de s'en prendre à la forêt de Kiel, mais nos guerriers en sont venu à bout.
-Je vous en supplie !! » Dit-elle à genoux, baissant la tête. « Je vous implore de nous venir en aide !! Sans vous, mon peuple n'a aucune chance !! » Elle étouffa un sanglot, mais poursuivi, les larmes aux yeux. « Ne les laissez pas faire ce qu'ils ont fait à mon père !! »
La Princesse fondit en larme. Vladimir tenta de la consoler du mieux qu'il put, malgré le fait qu'il n'avait pas l'habitude. La reine les regarda longuement, et alors qu'elle s'apprêtait à donner sa décision, Vladimir s'inclina :
« Ma reine, j'engage ma réputation et mon honneur pour vous soutenir. Je sais que les humains n'ont jamais été tendre avec vous, et que leur ignorance et leur impardonnable racisme envers nous, peuple magique, a du bien vous décevoir, mais même si ils sont les pires êtres qui puissent exister, le peuple du Chaos est bien pire, et ils n'hésiteront pas à nous achever. Et que serait le monde sans les humains ? Je sais que rien ne justifierait qu'on les aide, mais même si vous refusez, je les aiderais au péril de ma propre existence.
-Vladimir, cela suffit ! Tout ce que tu dis est émouvant, mais ce n'est pas la peine : nous, peuple de la magie, vous aiderons. Je te connais depuis bien longtemps, et je sais que si tu t'attaches à une personne, c'est qu'elle t'es chère, et qu'elle en vaut la peine. Je vous aiderais.
Louhane était en joie, son peuple serait enfin sauvé !!