Glaedr-Kaosu

Souvenir, souvenir, ...

Mardi 3 août 2010 à 1:00

Plusieurs heures s'étaient écoulées dans le sombre marais où nos aventuriers transportaient chacun leur tour la blessée. Il fallut plus de trois heures pour convaincre Glaedr de se faire relayer par James qui venait de rependre de l'aplomb et décida que les relèves auraient lieu toutes les heures ou jusqu'à ce que le porteur soit trop fatigué. Tout se déroula sans incident jusqu'à ce qu'ils pénètrent dans un lieu magique. Le climat oppressant s'était petit à petit éclaircit, laissant apparaître des arbres gigantesques et sains. Les plantes carnivores avaient fait place à de magnifiques boutons d'or. La lumière transperçait ce lieu. Glaedr n'en revenait pas, pourtant, ce lieu lui était familier. Il se rappela qu'il était déjà venu ici. Il demanda à James si la reine des elfes ne portaient pas un collier avec une perle mauve autour de son cou. Le dresseur fronça des sourcils et lui répondit affirmativement de la tête.

 

« On dirait bien qu'on a bien fait de t'emmener par ici, tu retrouves des souvenirs. La prêtresse avait raison.

-On dirait, effectivement ... »

 

L'elfe regarda attentivement le corps inerte de son amie. Sa respiration était lente et douloureuse. Elle n'avait pas encore réussi à reprendre connaissance depuis l'accident. James indiqua à son ami qu'ils ne devraient pas tarder à rencontrer des gardes : la forêt est extrêmement surveillée et protégée. En effet, à une centaine de mètre de là, quatre gardes, trois elfes et une fée, leur barrèrent la route et se prépara au combat. Même la petite fée se prépara à leur lancer un sort, elles qui étaient pourtant réputer pour leur passivité et leur extrême douceur.

 

« Qui va là ?! » Demanda l'un des gardes près à attaquer à l'aide de son hallebarde.

« Je suis un mercenaire de la reine des elfes, et je suis ici pour la rencontrer et ...

-Vos papiers !

-Ah ! En effet, ça ira plus vite si je vous montre cela, je dois les avoir mis quelques parts ... »

 

James fouilla dans ses affaires sous l'oeil perçant des gardes.

 

« Fait vite ! On va la perdre sinon !

-Je fais ce que je peux !! Mais ... Je crois les avoir oublié ...

-QUOI ?! Je vais t'étriper !

-Hey ho ! Du calme ! Vous allez tout de suite nous suivre pour vérifier cela.

-Hey merde ... » Lâcha James déçut.

« S'il vous-plaît, écoutez nous par pitié.

-Je ne veux pas de votre pitié, même pour un autre elfe.

-C'est une question de vie ou de mort, mon amie va mourir si on ne la soigne pas rapidement, je vous en supplie, guérissez la, et je m'engage à faire ce que vous voulez. »

 

James comprit le manège de Glaedr. Les elfes détestaient la souffrance, les fées encore moins, même si celle-ci avait un sacré caractère. Ils prononcèrent quelques mots dans leur langue et conclurent :

 

« Bien, on va soigner votre amie, mais vous irez quand même en prison le temps que l'on vérifie qui vous êtes. Le village le plus proche est à dix minutes d'ici, suivez-nous, et vous n'aurez aucun problème. »

 

Les deux héros étaient soulagés. Tous suivirent le chef des troupes jusqu'au village. Il n'était pas formé de façon ordinaire, la plupart des maisons se trouvaient dans les arbres. Il n'était peuplé que d'elfes et de fée. Un vrai petit paradis. Les trois gardes elfiques conduisirent les prisonniers dans leur cellule tandis que la fée dirigea vers le cabinet médical avec le corps inerte de l'humaine. James demanda à ce que l'on prévienne Ter'ko, son ami elfe. Il viendrait ainsi vérifier leur identité, ce qui serait bien plus rapide que si ils avaient lancé leur appel. Le chef de la brigade se méfia puis se rendit vers le quartier des appels pour prévenir par télépathie Ter'ko et lui demander de venir.

 

Glaedr n'avait qu'une inquiétude cependant, c'était l'état de santé de Claire. Il refusa toutes nourriture tant qu'il n'avait pas de nouvelles. Pour se consoler, il câlina les deux loups qui l'avait prit en affection. Espérons que tout se passe bien ...

Mardi 3 août 2010 à 0:59

Après une nuit éprouvante, pleine de bruit d'animaux nocturnes rodant dans les parages, les trois amis se levèrent et rassemblèrent les affaires. Il ne fallait pas traîner si ils voulaient rester en vie et quitter au plus vite ce marécage nauséabonde. Glaedr était affamé, mais James l'empêcha de manger.

 

« Mais je crève de faim moi !

-Chut ! Il ne faut pas se faire repérer. Si tu manges, les plus affamés viendront sur nous.

-Tu ne vas quand même pas m'empêcher de manger !

-Rah ... Bon d'accord, mais fait vite, et fait le en marchant, il ne faut pas perdre de temps, c'est déjà superbe qu'on n'ai rencontré que des cadavres dans le coin ...

-D'ailleurs, je trouve qu'il y en a de plus en plus » Fit remarquer Claire.

« Raison de plus pour se dépêcher. »

 

James n'était pas rassuré. Bien qu'on l'avait retrouvé dormant à poings fermés, ce qui avait par ailleurs, mit une nouvelle fois Claire en colère, il était épuisé. Tous ses sens était en alerte. Glaedr tendit l'oreille et entendit un bruit sourd se diriger vers eux. Il prévenu ses compagnons et tous sortir leurs armes : son épée pour James et les deux arcs pour Claire et Glaedr. L'aîné conseilla d'aller se cacher dans un buisson pour éviter de se faire attaquer : Si ils pouvaient éviter le conflit, ça ne serait pas plus mal se disait-il. Les loups se préparèrent à bondir pour protéger son maître et les deux archers s'étaient agenouillés pour obtenir un bon angle de tir. Une créature ressemblant à un ver géant sorti de terre et s'attaqua à un arbre qu'il traversa sans grande peine. De la bave coulait de sa bouche béante aux multiples dents, ce qui rongea entièrement tous ce qui était organique. Il était luisant et visqueux, et était recouvert d'une sorte de carapace, sans doute formée par les nombreuses couches de terre qu'il avait réussi à creuser dans le sol. Apparemment, quelque chose dans cet arbre l'intéressait, car il s'y acharnait. Quelques secondes plus tard, les trois aventuriers purent voir un serpent géant sortir du tronc de ce dernier. Il entoura sa proie, puis lui planta ses crochets. Le ver géant s'essoufflait de plus en plus. Les spectateurs, à la fois tétanisés et impressionnés par un combat entre ces deux titans, n'osaient plus faire le moindre geste : ils savaient que s'ils bougeaient, ils courraient à leur perte. L'abominable créature à écaille venait de lui introduire son venin dans le corps du ver qui se tortillait de douleur. Les aventuriers retenaient leurs souffles, car ce ne fut qu'au bout de quelques longues minutes qu'il cessa de frétiller. Le vainqueur de ce combat poussa un long soupire, et plusieurs centaines de jeunes serpents de taille raisonnable sortirent du tronc d'où était sorti le géant. Ils se mirent à percer la carapace de terre du ver et de le dévorer de l'intérieur. La chaire n'étant pas tendre, ils préféraient se rabattre sur les organes plus juteux. Le sang coulait par tous les orifices, y compris par les pores de la peau que les petits trous que les serpentins avaient creusés. L'odeur de putréfaction et la brume envahissaient l'endroit, laissant nos héros dans un silence de mort que seuls les petits claquements de dents perturbaient.

 

Une dizaine de minutes plus tard, la plupart des serpents, ainsi que le colosse, s'en était aller. Ils se levèrent et poursuivirent leur chemin en évitant soigneusement le cadavre du ver. Soudain, Claire dut s'écarter du groupe pour aller vomir dans un coin, près d'un arbre centenaire. Elle était robuste, mais ce qu'elle avait vu l'avait dégoutter. Les deux guerriers remarquèrent qu'ils restaient encore quelques serpentins. Ils voulurent prévenir leur amie, mais elle poussa un hurlement qui leur glacèrent le sang. Ils la retrouvèrent, évanouie, à quelques pas de leur position. Glaedr repéra immédiatement un serpent longé le long de la cuisse de l'archère puis s'en aller par un trou dans le sol. Les deux loups tentèrent à coup de léchouilles de réveiller Claire, sans succès. James repéra la morsure, lui entailla la cuisse, et commença à sucer le sang. Il conseilla à l'elfe la plus grande des prudences : en effet, avec cette odeur de sang, toutes les créatures aux environs pourraient les attaquer.

 

« J'ai aspirer une partie du poison, mais là, je ne peux pas faire mieux ... Ce genre de venin est rapide à la pénétration et mortel ...

-Pourtant, c'était un petit qui l'avait mordu ... »Dit l'elfe en balbutiant. « Il doit bien avoir un moyen de la sauver ! »

-Seuls le peuple des fées le peut, ils sont très doués concernant la médecine. Heureusement, là où nous allons, elfes et fées vivent ensemble en parfaite harmonie.

-Alors, dépêchons-nous !

-Il y a encore plusieurs heures de voyages, penses-tu réellement qu'elle tiendra le choc ...

-Je l'ignore, mais ce n'est pas en nous lamentant qu'on le saura !! »

 

Glaedr prit son amie dans les bras et commença à courir en hurlant à James que si il ne venait pas, il n'avait qu'à rester dans son village. James regarda ses deux loups qui décidèrent de suivre sa soeur dans les bras de cet elfe méconnu. Il releva la tête et les suivit.

 

« Il faudra faire très vite, j'ignore combien de temps elle pourra tenir. Les créatures de ce marécage sont réputés pour leurs morts.

-En courant, on prendra moins de temps. On aura qu'à se relayer pour la transporter.

-Pas de problème. »

 

James n'était pas sûr de lui cette fois-ci. Il détestait avoir la vie des autres en main. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenir ...

 

« D'ailleurs, tu m'as dit qu'il fallait plusieurs heures pour rencontrer les elfes, mais on est à un jour et demi de notre destination.

-Pas tout à fait. A la lisière de ce marécage se trouve la forêt elfique, occupée dans son intégralité par les elfes et les fées. On croisera des habitants, ils me connaissent bien, il suffira de leur expliquer, et ils nous aideront.

-Comment cela se fait-il qu'ils te connaissent si bien ?

-Nous sommes tout deux des mercenaires, et la reine des elfes nous envoie souvent sur le terrain. » Répondit James, un filet de bave coulant de sa bouche.

 

Glaedr en avait conclu qu'elle devait être plutôt belle pour qu'il en oublie sa soeur ... L'elfe était terrifié : il avait perdu récemment son passé, il ne voulait pas revivre cette tragédie avec l'un de ses proches ... Il regarda Claire, une larme coula et s'écrasa sur la joue de la douce femme. Le guerrier se ressaisit et couru davantage plus vite en espérant qu'il ne soit pas trop tard ...

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast