Chapitre vingt-cinq
Pendant ce temps, à la Forteresse Noire, tout y était toujours aussi ténébreux, ... sauf peut-être une chose, ou plutôt un homme, un Osamodas plus précisément. Recouvert d'un épais manteau noir et d'un capuchon de couleur identique traversait les quartiers sombres en compagnie de deux créatures: un petit Tofu se cachant dans la capuche, près de l'oreille du dresseur et un bwork mage qui marchait à son allure, près de son maître. Le bwork était de petite taille, aussi haut que la hauteur des pieds jusqu'au genoux de son maître. Il tenait en main un bâton en chêne tortueux, serti d'une émeraude au bout. Son visage montrait de l'inquiétude, mais pas son invocateur. Son visage a lui n'exprimait rien, impassible, il marchait toujours tout droit. Sa longue veste le recouvrait entièrement, dissimulant la moindre partie de son corps. Son capuchon ne laissait entrevoir que deux yeux rouges perçants, ainsi que deux yeux verts, plus petits, clignant plus rapidement que ceux de l'Osamodas.
L'homme et ses invocations s'arrêtèrent brusquement devant une taverne. Il se plaqua contre le mur, y risqua un oeil, et retira très rapidement sa tête pour éviter de se prendre une dague qui venait d'être jeté sans aucune raison. Il fini par entrer. C'était le chaos: tout le monde se battait avec tout le monde, même le tavernier achevait quelques personnes qui étaient allongé sur le comptoir à coup de marteau, faisant exploser le crâne de ceux qui avait eu le malheur de laisser leur tête traîner. Un coup allait lui être porté avec une épée, mais l'arrêta net d'une main, la repoussa envoya un violent coup de poing dans le visage de son agresseur. Il se rendit jusqu'au comptoir et commanda une bière. On lui offrit une choppe remplie d'un liquide noir. Le tavernier avait un sourire inquiétant, mais Gosuke restait impassible. Il prit la bière et la donna à son bwork Garr, qui l'examina, puis la redonna à son maître en lui faisant un signe de la tête, puis, nota quelques mots sur un livre. Gosuke prit la boisson, la recouvrit d'une sorte de couvercle et la mit dans sa sacoche. Le tavernier le regardait d'un drôle d'air et attendait d'être payé. Gosuke détestait devoir rendre des comptes aux gens, et donnait même l'impression de n'aimer personne. C'est pour cela qu'il infligea un gigantesque coup de griffe au tavernier qui s'allongea au sol, appelant de l'aide, mais personne ne vint et tous continuèrent de s'entre-tuer, laissant Gosuke et Garr partir aussi vite qu'ils étaient venu.
Il était midi, les rues noires étaient bondés, mais la nuit étaient encore présentent. Gosuke en déduisit qu'il ne devait jamais faire jour dans cette contrée. Ils avancèrent dans les ruelles, jusqu'à être arrivé à la place public où étaient organisés une sorte de spectacle. Gosuke s'interrompit le temps d'en voir un morceau. Sur une estrade, un homme attirait la foule en leur montrant ce qui allait se dérouler. Toutes et tous crièrent pour voir le spectacle. On amena dès lors trois hommes et une femme, soi-disant accusé de meurtre sur la population de la Forteresse Noire. Ces quatre individus appartenaient au Monde des Douze, au Monde de la Lumière. Un bourreau arriva et prit le mari de la femme se trouvant ici, en pleure. Il commença en lui fouettant son corps nu, puis lui envoya d'énormes coups de poing, puis le lacéra avec une paire de dague. L'homme était enchaîné, et ne pouvait se défendre. Son sang coula à flot. Et lorsqu'il s'arrêta de hurler de douleur, le bourreau l'acheva en le décapitant d'un seul coup d'épée. Sa femme ainsi que les deux autres hommes allaient bientôt subir un sort identique au sien, mais avec d'autres armes de torture, entre autre, une cage venait d'être placé sur scène. Soudain, un monstre en sortir, il s'agissait d'un phorreur, l'une des créatures les plus terrifiantes qui pouvait exister, et chacun allait être transpercé par ses longues défenses, écrasés par ses lourdes et larges membres, puis dévorés encore vivants. Garr, qui était assez sensible de nature, prit son bâton et se cacha les yeux en se réfugiant derrière son maître qui continuait de regarder le spectacle. Cela ne l'amusait pas, mais ne l'attristait pas non plus. Il décida finalement de reprendre la route, s'éloignant peu à peu de la place.
Il questionna Garr en lui demandant si il avait bien prit ce qu'il s'était passé en note. Il lui répondit, encore déboussolé, que oui, malheureusement, il avait tout prit en note. La sensibilité dont faisait preuve Garr inquiétait beaucoup Gosuke, qui connaissait le tempérament de ces congénères, qui avait plus l'habitude de la barbarie, plutôt que le contraire. Mais il savait aussi que c'était son caractère qui avait fait en sorte qu'il puisse être le plus intelligent d'entre les siens, et donc, avait la faculté de manipulé la magie à sa guise à l'aide de son bâton et de formules apprissent par coeur.
Gosuke arriva devant la grande porte massive où se trouvait la sortie de la forteresse. Deux hommes se battaient pour connaître lequel des deux allaient entrer le premier. L'un d'eux prit sa dague et l'envoya dans le ventre de l'autre. Les deux gardes rirent aux éclats, laissèrent passer le vainqueur, et donnèrent de violents coups de pieds à celui resté au sol. Pour finir, un des gardes prit sa hallebarde et le décapita sans plus de concession. Soudain, ils virent Gosuke et Garr qui s'apprêtaient à franchir les portes de la cité.
« Où tu vas toi ? » S'exclame l'un d'eux.
« Bah oui quoi, notre compagnie te déplaît-elle ? » Siffla l'autre en s'agrippant par la manche.
« Lâchez-moi sur le champs » Ordonna Gosuke sans même leur adresser un regard. « Vous me faites perdre mon temps.
-Ouh, mais c'est que monsieur est susceptible. Et bien non, tu ne passeras pas, tu vas nous offrir toutes tes richesses si tu veux sortir, à moins que tu ne tiennes pas à la vie. »
Le disciple d'Osamodas envoya un nouveau coup de griffe spectrale à l'un des deux gardes qui s'écroula au sol, cachant son visage ensanglanté. L'autre garde appela des renforts. Tout à coup, une dizaine de soldats se trouvaient en face d'eux.
« Ne vous inquiétez pas maître, je vous couvre » dit Garr en brandissant son bâton dans les airs.
Soudain, des éclairs s'abattirent sur les ennemis qui s'écroulèrent petit à petit sous l'impact des éclairs. Il ne restait plus aucun survivant. Gosuke poursuivit sa route jusqu'à une rivière séparant le Monde des Ténèbres de celui de la Lumière. Là, l'attendait deux disciples de Crâ: Loussy et Limra. Les deux jeunes femmes cueillaient des fleurs, ou récoltaient soit du bois, soit une tout autre ressource pour pouvoir l'étudier plus attentivement dans leur laboratoire. Les deux Crâ étaient de très bonnes amies, et bien qu'elles savaient se battre, elles préféraient laisser Gosuke anéantir leurs adversaires. Elles connaissaient tous les métiers par coeur, qu'il s'agisse d'alchimie, de paysannerie, en passant par la foresterie, voir même la forge d'arme en bois ou en acier, ... Elles accueillirent Gosuke en leur affirmant qu'elles en avaient fini avec les ressources de ce lieu. Gosuke souriait intérieurement: il était tout de même fier de ce qu'ils venaient d'accomplir ces derniers jours.
« Et toi Gosuke ? Tu as trouvé ce que tu cherchais ? » Demanda Loussy.
« Oui. » Répondit Gosuke.
Limra aurait bien aimé que Gosuke soit tout de même plus expressif, qu'il montre un peu plus ses sentiments, ... Elle se mit à soupirer et marcha en direction de la barque en compagnie de ses amis. Ils montèrent à bord et Garr se mit magiquement à faire tourner les rames. Ils filèrent à vive allure jusqu'à ce qu'ils virent les premières lueurs du soleil. Là, l'embarcation ralenti et toutes et tous firent une pause bien mérité. Le Tofu caché jusque là dans le capuchon de Gosuke sorti et alla dans les bras de Limra qui offrait des graines au petit affamé. Gosuke retira le capuchon, laissant voir une large cicatrice sur sa joue droite. Il se demandait bien où se trouvait son demi-frère: il avait quelque chose à lui offrir ...